Session d’ouverture
La directrice de l’Agence a transmis un message de félicitations du roi d’Espagne, Felipe VI, puis les participants ont visionné un message, enregistré spécialement pour l’occasion, de Marianne Thyssen, Commissaire européen pour l’emploi, les affaires sociales, les compétences et la mobilité des travailleurs, qui a souligné le rôle fondamental joué par l’EU-OSHA dans les succès inédits de l’Europe en matière d’amélioration de la santé et la sécurité au travail (SST) en Europe.
Joost Koorte, directeur général de la Commission européenne pour l’emploi, les affaires sociales et l'inclusion, a ensuite pris la parole: «L’Agence a vraiment réussi à être très attentive aux besoins réels des travailleurs et des entreprises ... Vous êtes et avez toujours été un partenaire très fiable.» Il a souligné que l’efficacité de l’EU-OSHA était particulièrement remarquable compte tenu de la taille relativement petite de l’Agence.
Yolanda Valdeolivas, secrétaire d’État par intérim du ministère espagnol du travail, des migrations et de la sécurité sociale, et María Jesús San José, ministre de l’emploi et de la justice du gouvernement basque, ont également fait des déclarations liminaires. Elles ont réaffirmé non seulement le soutien et la reconnaissance de l’Espagne et du Pays basque à l’égard de l’EU-OSHA, mais aussi l’existence d'une volonté politique aux niveaux national et régional de remédier aux problèmes de SST.
Ces discours ont été suivis de deux tables rondes très animées, dont l’une portait sur l’histoire de l’EU-OSHA et l’autre sur son avenir.
Table ronde 1 – Regards sur l’histoire de l’EU-OSHA
Invités à décrire les tous débuts de l’Agence, les participants, en particulier Tom Walsh, premier président du conseil d'administration de l’EU-OSHA, Francisco Jesús Alvarez Hidalgo, membre de la Commission européenne, et Hans-Horst Konkolewsky, premier directeur exécutif de l’Agence, ont évoqué l’esprit pionnier et la volonté d'innovation qui ont accompagné la création de l’EU-OSHA.
La création de partenariats est la raison d’être de l’Europe. Ensemble, nous sommes plus forts. Voilà d'où a jailli l’idée de créer l’Agence ... Nous ressentions la nécessité d’innover en matière de prévention.
Francisco Jesús Alvarez Hidalgo, Commission européenne
Pour M. Konkolewsky, l’expérience de la création de l’Agence peut se résumer en trois mots: «Cela a été un défi, mais également un privilège, et un plaisir – c’était passionnant.» Il a rendu hommage à l’enthousiasme, au courage et aux efforts assidus des membres du personnel, du conseil d'administration et du réseau de points focaux nationaux de la première heure: «Nous avions le sentiment de participer à quelque chose d’unique.»
Jukka Takala, lui aussi ancien directeur exécutif, qui, pendant son mandat, a vu naître des projets innovants tels que OiRA, ESENER et OSHwiki, participait également à la table ronde. «J’ai toujours apprécié l’idée de fournir des données probantes tout en assurant des activités de communication ... C’est un aspect vraiment important de l’Agence et, je pense, probablement unique dans le domaine de la santé et la sécurité au travail», a-t-il expliqué.
Mme Sedlatschek a abordé certains des défis les plus récents auxquels l’EU-OSHA a été confrontée, notamment les nouveaux problèmes de santé et de sécurité liés à l’évolution du monde du travail, à la transition numérique en particulier, ainsi qu’au vieillissement de la population. Elle a également expliqué comment l’Agence a réussi, suite à des restrictions budgétaires, à «faire plus avec moins». L’introduction de nouvelles méthodes d’établissement des budgets et de planification a été cruciale pour maintenir l’efficacité de l’Agence. «Nous bénéficions d’une planification beaucoup plus efficace, d'une vision plus claire des besoins et d'une meilleure allocation des ressources», a affirmé Mme Sedlatschek.
Martina Häckel-Bucher, point focal national autrichien de l’EU-OSHA, était la porte-parole du réseau des points focaux nationaux pour cette table ronde. Elle a décrit la motivation, le dévouement et la camaraderie qui caractérisent le travail des points focaux nationaux. «Une chose que j’ai apprise ici à Bilbao est de me sentir plus européenne», a déclaré Mme Häckel-Bucher. «Travailler pour un réseau européen, penser au-delà des frontières nationales, est une expérience bien particulière.»
Table ronde 2 – Réflexions sur l’avenir
Interrogés sur les défis qu’ils anticipent pour l’EU-OSHA et pour la sécurité et la santé des travailleurs en Europe, les participants ont évoqué un certain nombre de questions. Pour Per Hilmersson, secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats, il reste encore beaucoup à faire, même si d'immenses progrès ont été réalisés au cours des 25 dernières années. Il a rappelé à l’auditoire les statistiques annuelles concernant les accidents graves, les décès dus à des cancers d’origine professionnelle et les accidents mortels dans l’UE. Il a également, ainsi que d’autres participants, souligné l’enjeu majeur que représente l’augmentation des risques psychosociaux. Natalie Lotzmann, de la multinationale SAP, l’un des partenaires officiels de campagne de longue date de l’EU-OSHA, a mis l'accent sur les risques en matière de santé mentale posés par la nature de plus en plus volatile, incertaine, complexe et ambiguë du travail. Heinz Becker, membre du Parlement européen, a parlé du besoin urgent de s’adapter à l’évolution démographique et de se concentrer sur le vieillissement en bonne santé de la main d’œuvre européenne.
Les participants ont toutefois estimé que l’EU-OSHA, et plus généralement l’UE, sont bien armées pour relever ces défis. M. Hilmersson a mentionné l’adoption du socle des droits sociaux et les révisions de la directive sur les agents cancérigènes et mutagènes comme des avancées encourageantes, alors que Kris de Meester, de BusinessEurope, a souligné l’importance d’une stratégie associant agilité et adaptabilité pour gérer les enjeux de SST découlant de l'évolution rapide du monde du travail.
Charlotte Grevfors Ernoult, de la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l'inclusion, a commenté les résultats positifs de la dernière évaluation de l’EU-OSHA et la directive-cadre sur la sécurité et la santé au travail comme des motifs d’optimisme: «Il est très satisfaisant de constater que l’Agence est bien évoluée et combien nous pouvons compter sur vous.»
William Cockburn, chef de l’unité «Prévention et recherche» de l’EU-OSHA, a résumé les forces clés de l’Agence. Il a souligné la capacité unique de l'Agence à réaliser de vastes projets de recherche pan-européens, qui à la fois alimentent les débats sur les politiques à mener et produisent des résultats pouvant être utilisés tant à des fins de sensibilisation qu’à titre d’exemples de bonnes pratiques directement applicables sur le lieu de travail, notamment par le biais des campagnes pour des lieux de travail sains menées avec le soutien des partenaires de l’EU-OSHA.
Les évaluations successives ont démontré que nous dépassons largement les attentes et que ces activités de sensibilisation ont une incidence réelle.
William Cockburn, chef de l’unité «Prévention et recherche» de l'EU-OSHA
Plusieurs participants ont estimé que la méthode de travail tripartite unique de l’Agence est indispensable pour assurer la poursuite de son succès. Christa Schweng, présidente du conseil d'administration de l’EU-OSHA, a qualifié cette méthode de «dialogue vivant avec toutes les parties prenantes» et a déclaré que, bien que l’avenir soit incertain, «tant que ce dialogue existe, nous pouvons poursuivre notre mission».
Célébrations de la soirée
L’EU-OSHA a mis son réseau sur le «devant de la scène» (au sens propre du terme), les invités étant installés pour dîner sur la scène de la salle de concert Euskalduna. La musique était assurée par le Bilbao Sinfonieta, placé sous la direction du comédien et musicien Rainer Hersch, qui a entraîné le public à participer à un spectacle très divertissant.
Dans son discours prononcé lors du dîner, Mme Sedlatschek a rendu hommage à la ville où l’EU-OSHA est fière d’être établie: «En tant qu’agence, nous avons été inspirés par la transformation économique, sociale et culturelle à laquelle nous avons assisté à Bilbao depuis notre installation ici et nous en sommes immensément fiers, tout comme des succès de la ville.»